AS2

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5 octobre 2014

Miscou, Nouveau-Brunswick

En septembre 2014, le Groupe de recherche AS2 a financé un voyage de reconnaissance à Miscou, sur la péninsule acadienne du Nouveau-Brunswick. Au XVIIe siècle, le havre de Miscou était le chef-lieu des pêches transatlantiques basques dans la baie des Chaleurs, ainsi que le lieu d'une colonie française de 1635 à 1643 et l'assise d'une communauté autochtone de «Canadiens» qui entretenaient des rapports à la fois avec les pêcheurs et les colons. L'archéologie des sites de ce passé riche et inédit reste entièrement à faire.

Sur la route de retour à Montréal, Brad Loewen, Marijo Gauthier-Bérubé, Carolane Veilleux et David Légaré ont visité les vestiges de l'épave du Marquis de Malauze, construit à Bordeaux en 1745 et perdu dans la bataille de la rivière Restigouche en 1760. Depuis le renflouage de l'épave en 1939 (une première dans l'archéologie maritime du Canada), les vestiges sont conservés par la communauté micmaque de Listuguj.


Havre de Miscou. Sur le barachois vers l’île du Trésor par basse mer.


Havre de Miscou. Reconnaissance en face de l’ancienne rampe du traversier. 
Approche draguée et vestiges d’un rail d’alignement.


Île du Trésor. Reconnaissance vedge-edge en suivant le rivage. 
De belles coupes stratigraphiques, gracieuseté de la mer.



Île du Trésor. Halte de midi sur un billot de pin, avec foin de mer en abondance.


Île Caraquet. Prairie et bleuets à la light. Piarres Detcheverry décrit l’île en 1677, tandis qu’en 1714, des pêcheurs basques s’y activent avec une trentaine de chaloupes. 


Monsieur Onil Vienneau. Amateur de l’île Caraquet, guide et hôte extraordinaire. 


Listuguj. Les vestiges démantelés du Marquis de Malauze, 1760. C’est le premier exemple d’archéologie d’épave au Canada. En 1939, le père Pacifique et ses paroissiens renflouent les vestiges qui sont encore assemblés et vont orner le terrain de l’église Sainte-Anne-de-Restigouche pendant un demi-siècle. Les enfants jouent sur ce symbole de la Guerre de Sept ans et de l'héroïsme des guerriers micmacs, renforçant ainsi la mémoire collective de la communauté. En 1989, on démonte l’épave, numérote les pièces et les range dans un hangar. C’est bon pour la conservation des vestiges, mais la mémoire collective rattachée à l’épave se fragilise davantage à chaque année que le Marquis de Malauze reste loin des yeux.

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